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UE-Mercosur : un accord commercial dangereux pour nos agriculteurs et le climat

Malgré les critiques répétées de la société civile et des agriculteurs européens ainsi que le travail que nous avons mené avec les progressistes de la commission du commerce international (INTA) du Parlement européen mettant en garde contre les dérives du libre-échange, un accord politique de libre-échange entre la Commission européenne et le Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay) a été conclu vendredi soir.

Cet accord, qualifié d’historique par Monsieur Junker, vise à réduire, à terme, de plus de 90% les droits de douane entre les deux régions. Si cela va bénéficier à certains secteurs industriels européens comme l’automobile, il pose un véritable coup de grâce aux agriculteurs européens, surtout l’agriculture familiale , qui verront leur production concurrencer avec le modèle de l’agro-business des pays du Mercosur. Comment des partis politiques qui, durant la campagne électorale défendaient les agriculteurs et promettaient de se battre pour un environnement plus sain peuvent-ils rester sans voix face à cet accord, pire peuvent-ils se résigner à l’accepter ?

Par ailleurs, comment est-il possible d’envisager un accord avec le Brésil qui a à sa tête un président climato-sceptique qui ne respecte ni les droits humains ni l’environnement ?

Face au protectionnisme de Trump, l’accord est présenté par ses défenseurs comme  » un réel message en soutien à un commerce ouvert, équitable, durable « . Or, cet accord est une véritable menace au modèle d’agriculture durable et de qualité. Il est également un contre-exemple en matière de lutte contre le changement climatique et de protection de l’environnement et la biodiversité. Le chapitre de l’accord portant sur le développement durable est très loin de faire le poids face à ces menaces. Au lieu de revoir fondamentalement son modèle commercial pour en faire un véritable outil au service du développement durable, la Commission européenne continue sa fuite en avant dans un libéralisme commercial débridé.

La prochaine étape sera l’adoption formelle de l’accord par les États membres et ensuite au Parlement européen de le ratifier. Dans les conditions actuelles, il va de soi que je voterai contre cet accord, mais  j’espère que nous n’en arriverons pas là et que les États membres s’y opposeront fermement!

 

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