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Marie Arena
Qui suis-je ? 

Je suis une femme politique engagée.

Une femme qui veut agir pour une société plus juste où les citoyens quelles que soient leurs origines sociales, culturelles, géographiques,… soient défendus et respectés dans leurs droits.  Une société qui respecte aussi la nature et qui ne reporte pas sur les générations futures ou sur des populations “lointaines” le coût de son “bien- être”  actuel.

 

Cet engagement je le puise dans mon passé et surtout dans l’éducation que j’ai reçue de mes parents.  Mon père, originaire de Sicile, est venu en Belgique quand il avait 6 ans. Huit ans plus tard, son père, qui travaillait dans la mine, est tombé gravement malade.

 

Mon père, Luciano Arena, qui était l’aîné d’une famille de trois enfants est à son tour descendu  dans la mine pour nourrir la famille. Heureusement, il n’y est resté que 2 ans. Le besoin de main d’oeuvre de la verrerie voisine lui a  permis de sortir du “trou de la mine .” Ensuite c’est dans la sidérurgie, chez Boël , qu’il a continué sa carrière jusqu’à sa retraite. Entre temps à l’âge de 25 ans lors d’un voyage en Sicile avec un ami, il tombe amoureux d’une jolie Sicilienne de 20 ans, Angela Golissano, qui décide de tout quitter pour le suivre dans ce pays dont elle n’avait jamais entendu parler.

 

De ce couple sont nés 3 enfants Carolina, Carmelo et moi-même,  je suis donc la cadette. Je suis née à Mons en décembre 1966.  Avec ma soeur aînée nous effectuons notre scolarité à l’école communale du village et ensuite au Lycée Marguerite Bervoets à Mons. Mon frère, lui, a choisi l’enseignement technique de La Louvière . Je peux dire que nous avons vécu une enfance très heureuse dans un cadre familial paisible.

 

Nous n’étions pas riches, mais nos  parents se sacrifiaient pour nous offrir le meilleur !

 

Mon  père travaillait  dur dans un service à “pose” trois semaines  d’affilées, en terminant par la semaine de nuit, ce qui l’épuisait. Ma mère s’occupait de ses trois enfants pour être certaine qu’ils ne manquent de rien. Elle cuisinait comme un cordon bleu et nous faisait aussi nos vêtements. C’était l’époque de la chanson “A la moutouelle, que la vie est belle! ». Mes parents ne supportaient pas qu’on puisse dire qu’ils profitaient du système !

 

Sans doute, était-ce la raison pour laquelle mon père ne voulait pas qu’on parle l’italien à la maison. La maîtrise du français était la garantie de notre réussite plus tard.  Grâce à cette éducation un peu stricte, je me sens Belge et l’Italie reste pour moi un beau pays de culture et de tourisme. J’aime retrouver l’authenticité de la Sicile.

 

Pour ma part, dès l’âge de 16 ans, j’ai travaillé tous les week-ends dans une supérette (à Maurage) et ensuite comme hôtesse au SHAPE (base de l’OTAN), avec pour objectif, avant tout,  de perfectionner mon anglais. Je n’avais pas vraiment les moyens de me payer une immersion en Angleterre donc …

 

A la fin de ma licence en sciences économiques obtenue à la FUCAM, j’avais 21 ans et je ne me voyais pas me lancer dans la vie professionnelle si jeune . J’aurais voulu partir une année en Espagne avec une bourse du CGRI, mais un événement familial m’en a empêché. Je suis donc allée rejoindre ma soeur Carolina à Paris en 1988, où j’ai travaillé avec elle pour une société d’édition d’ouvrages photos et comme agent artistique de photographes. Mes cachets étaient dérisoires, mais l’expérience parisienne était intéressante.

 

J’ai décroché mon premier « vrai » job à mon retour, en 1990, au Forem, où je me suis occupée des relations internationales et en particulier, des financements européens, pendant près de 10 ans.

 

J’ai énormément appris de ces premières expériences car, même avec un diplôme en poche et un bagage technique, on a beaucoup de choses à apprendre sur l’organisation du travail, les relations de groupe. Ce qui m’a aussi forgée, c’est l’ouverture sur le monde, la diversité des genres, des approches et les rencontres avec d’autres manières d’appréhender les réalités, telles que je les ai vécues dans mes contacts avec l’Europe.

 

On ne me croit pas quand je dis que je n’ai jamais eu de plan de carrière. Pourtant, mon arrivée en politique est liée au fait que je ne supportais pas une certaine inertie du monde politique. Après mes dix années d’expérience au Forem dans le secteur de la formation professionnelle, de la restructuration d’entreprises et la mise sur pied de cellules de reconversions pour travailleurs licenciés et le montage de dossiers européens, mon arrivée au cabinet Ministériel de l’emploi et de la formation en 2000 m’a permis d’apprendre la réalité du monde politique. C’est à ce moment que Elio Di Rupo, alors président du PS, m’a mise au défi, il m’a nommée Ministre wallonne de l’Emploi et de la Formation. A partir de là, ma carrière politique a vraiment débuté.

 

Au cours de ces cinq dernières années, consacrées à la vie politique, j’ai œuvré à promouvoir mes valeurs et mes idéaux : le souci de l’intérêt général, l’attachement à une Europe sociale,  transparente et unie.

5 questions avec… Marie Arena

Quelle est la personne qui vous a le plus inspiré dans votre carrière?

Je n’ai pas de «mentor» politique. La plupart des gens avec qui j’ai travaillé m’ont inspiré. Ils ont chacun leurs forces et leurs faiblesses, mais ce sont toutes des personnes engagées. J’ai occupé des postes politiques importants au niveau national, notamment celui de ministre des réfugiés et des demandeurs d’asile en 2009. Dans ce rôle, j’ai eu la chance d’avoir un jeune conseiller à mes côtés avec qui j’ai accueilli dignement les réfugiés et légalisé des migrants. Ce fut un combat difficile, mais c’était la meilleure chose à faire. Maintenant, ce «jeune conseiller» est à la tête de Médecins du Monde Belgique et continue de lutter pour la dignité des migrants. Je dois dire qu’il était très inspirant et continue de l’être.

 

 

Quel est la plus grande action que vous ayez faite et qui a eu un réel impact positif?

Difficile à dire, mais je reviendrai sur la légalisation du statut des sans-papiers en 2009. En Belgique, comme dans d’autres pays, la question des personnes n’ayant pas obtenu le droit de rester sur le territoire était, et demeure un énorme problème. Certaines personnes restent dans le pays d’accueil pendant plus de 10 ans sans possibilités de retourner dans leur pays d’origine. Elles n’existent pas dans le pays où elles vivent, le pays où leurs enfants vont à l’école. Légaliser leur statut, signifie leur donner la chance de vivre comme vous et moi, sans crainte d’être expulsés s’ils étaient démasqués. Cela signifie, leur permettre de construire un avenir pour eux-mêmes et leurs enfants. J’ai pu le faire pour des centaines de personnes. Un autre exemple qui me vient à l’esprit est la législation sur les minerais de conflit que nous avons adoptée au Parlement européen, qui devrait changer la vie de milliers de personnes actuellement exploités.

 

 

Qu’emporteriez-vous si votre maison était en feu?

Je ne suis pas une personne matérialiste donc je n’emporterais rien en particulier.

 

 

Que faites vous durant votre temps libre pour vous détendre et vous ressourcer?

Je passe du temps à cuisiner et discuter de tout et de rien avec ma famille et mes amis. J’aime également voir des expositions et aller au cinéma.

 

Quel livre vous a le plus inspiré?

Sans aucune hésitation “Les Identités meurtrières” d’Amin Maalouf. Cela m’a permi sde comprendre que mes antécédents culturels – je suis fille d’immigrants siciliens qui ont commencé comme agriculteurs et sont devenus des mineurs – n’étaient pas un handicap, mais un atout.

 

(Écrit par The Parliament Magazine le  25 Janvier 2018 dans Opinion)