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Protéger la vie des européens est notre priorité ! Opposer cette urgence sanitaire à l’urgence climatique est indécent !

La crise sanitaire que nous vivons est bien entendu notre priorité absolue et il faut tout faire pour protéger la vie et la santé des européens et des citoyens du monde entier. Cependant, ce serait une terrible erreur, comme le demandent certains conservateurs climato-sceptiques, de revoir à la baisse nos ambitions pour une transition juste et durable. De nombreuses études ont montré le lien qui existe entre la multiplication des épidémies, leur sévérité, la crise environnementale, la destruction d’habitats au profit de l’agriculture et la crise de la biodiversité.

Ces études montrent notamment : 

• La destruction méthodique de l’environnement par l’extraction intensive a provoqué un phénomène d’archipélisation du monde sauvage. Les animaux débordent ainsi de plus en plus sur l’environnement humain et les chances pour que des virus d’origine animale entrent en contact avec l’organisme humain augmentent.

• Une étude menée sur Ébola montre que les apparitions du virus porté initialement par des chauve-souris sont plus fréquentes dans les zones ayant subi des déforestations. Les chauve-souris sont poussées à aller se percher sur les arbres des jardins et espaces publics augmentant ainsi le risque de contamination.

• La destruction des environnements naturels et donc de la biodiversité entrainent également la destruction des barrières biologiques qui permettent de se prémunir face aux parasites. En temps normal, la diversité de proies et de prédateurs empêche les parasites comme les moustiques ou les tiques, fréquemment porteurs de virus de trop se multiplier, il faut donc permettre à la nature d’ériger de nouveau ces barrières biologiques en privilégiant des politiques publiques de lutte contre la déforestation, de reforestation et de restauration des haies, ainsi que la diminution de l’utilisation des pesticides. 

• Le réchauffement climatique contribue à nous rendre plus vulnérables face aux virus. Avec l’augmentation de la température, le cycle de l’eau est bouleversé, provoquant plus de sécheresses et des pluies diluviennes. Cela entraine un durcissement du sol et une stagnation plus longue des eaux, des conditions idéales pour que se développent le choléra ou le paludisme

• La multiplication des événements extrêmes affaiblit également les communautés humaines en détruisant les infrastructures sanitaires et en désorganisant les chaînes d’approvisionnement. Lutte contre le changement climatique et prévention des risques sanitaires ne peuvent donc qu’aller de pair.

• La pollution de l’air, due aux particules fines, est également un vecteur d’accélération des épidémies. Une étude italienne pointe le lien possible entre la pollution atmosphérique et la propagation, mais aussi le niveau de dangerosité du virus. La Lombardie, par exemple, région la plus touchée d’Italie, connaît les taux de particules fines les plus hauts d’Europe en raison d’une présence industrielle massive et de fortes densités de transports.

L’étude montre que le rapport entre pollution et mortalité s’explique par deux facteurs :

– Le virus utiliserait les particules fines pour se déplacer et rester en suspension dans l’air un certain temps.

– La pollution atmosphérique fragilise les populations (maladies respiratoires) et renforce la propagation ainsi que la dangerosité du virus plus susceptibles de contaminer les sujets à risques.

Loin d’être une crise déconnectée des enjeux environnementaux et climatiques, le Covid-19 vient au contraire révéler combien le système actuel est destructeur à la fois pour le climat, la biodiversité et pour notre santé. Il ne saurait donc y avoir de business-as-usual en matière de politique publique. Le Green Deal, tout comme les mesures d’urgence qui sont prises actuellement aux niveaux national et européen, est aussi un moyen de protéger notre santé et de mieux prévenir des crises similaires futures.

 

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