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Les femmes sous-représentées dans les parlements et les entreprises en Europe

La politique et le monde des affaires en Europe semblent réservés aux hommes. Pas moins de 70% des parlementaires dans les 28 Etats de l’UE sont des hommes, révèle une étude de la Commission européenne. Pour le entreprises, ce n’est pas mieux. Seuls 6% des CEO des entreprises cotées en Bourse sont des femmes.

À moins de trois mois des élections européennes, un rapport de la Commission européenne publié ce jeudi, à la veille de la Journée internationale pour les droits des femmes, révèle à quel point les femmes restent sous-représentées au sein des parlements et à la tête des entreprises européennes.

Pas moins de 7 députés sur dix en Europe sont des hommes. Et à peine six parlements européens au sein de l’UE sont présidés par une femme. La situation est similaire, qu’il s’agisse des parlements nationaux ou régionaux.

Le Parlement européen affiche un taux légèrement supérieur, à 36%, mais en recul depuis trois ans. La Belgique n’est pas dans les bons élèves, avec à peine 35% des femmes parmi ses députés européens.

« C’est regrettable. Pour changer cette réalité, il faudrait mettre en valeur le fait que les hommes et les femmes font un travail d’une qualité égale à compétence égale », dit l’eurodéputées Marie Arena (S&D, PS), « malheureusement, il faut reconnaître que les partis et les médias valorisent beaucoup plus de travail des hommes élus que celui des femmes élues ».

Le niveau de représentation des femmes dans les gouvernements reste tout aussi médiocre. Seulement 30,5% des ministres sont des femmes, et c’est le taux le plus haut enregistré depuis 2004.

La femme n’est pas mieux représentée dans le monde des entreprises. Seulement 6,3% des CEO des sociétés cotées en Bourse sont des femmes. Ici, la Belgique est légèrement au-dessus de la moyenne européenne, avec 32% des femmes parmi les CEO. Mais cela reste une performance très moyenne. C’est inférieur à la France (44%) mais nettement supérieur à la Grèce (9%).

Une règle semble s’imposer : plus le salaire horaire est élevé, moins les emplois sont occupés par des femmes. C’est particulièrement vrai en Belgique où les femmes représentent 50% des travailleurs dans la tranche de salaire la moins élevée, alors qu’elles ne sont plus que 26% dans la tranche de salaire la plus élevée.

« Les femmes sont toujours sous-représentées dans la politique à travers l’UE, cela vaut également pour les institutions européennes. Je veux voir plus de femmes se présenter aux élections », dit Vera Jourova, la commissaire européenne à la Justice et à l’Égalité des genres.

La Commission Juncker elle-même n’atteint pas l’égalité (37% des femmes dans le senior management), mais elle se distingue de la moyenne des exécutifs.

Les femmes plus exposées à la pauvreté

Point positif, le taux d’emploi des femmes dans l’UE a atteint son plus haut historique de 66,4% en 2017, mais la situation diffère d’un État à l’autre.

Mais les femmes restent plus exposées que les hommes au risque de pauvreté, avec des salaires en moyenne inférieurs de 16% à ceux des hommes. Cela se traduit par un écart de pension de 35,7% en 2017.

L’année dernière, huit États ont reçu des recommandations pour améliorer la participation des femmes au marché du travail (Autriche, République tchèque, Allemagne, Estonie, Irlande, Italie, Pologne et Slovaquie), rappelle la Commission.

La Belgique en demi-teinte

Le « fossé » entre les genres en Belgique se réduit en ce qui concerne le salaire (6%) et le taux d’emploi (10%). Par contre, il reste élevé au niveau de la pension (24%).

Notre doit encore faire des « progrès significatifs » dans l’emploi des femmes aux postes à temps partiel, fait observer la Commission.

Par contre, il se distingue par l’augmentation de 30% du nombre de femmes présentes dans les conseils d’administration depuis 2010. La Commission attribue ce progrès à l’imposition de quotas. La Belgique et l’Allemagne sont les seuls pays à avoir imposé ces mesures, et les seuls à voir une croissance significative.

Clivage entre l’Est et l’Ouest

L’Europe est marquée par un profond clivage entre l’Est et l’Ouest. Par exemple, 76% des députés européens finlandais sont des femmes. Les députés européens de sept États sur les 28 comprennent au moins 40% de chaque sexe (Irlande,L’Espagne, la France, la Croatie, la Lettonie, Malte et la Suède). Par contre, plus de 80% des députés européens sont des hommes en Bulgarie, Estonie, Lituanie, Hongrie et à Chypre.