fbpx

Situation migratoire : vers des solutions fondées sur les valeurs fondamentales de l’UE

La décision du Conseil en 2016 de sous-traiter la politique migratoire de l’Union européenne à Erdogan lui a permis d’exercer un chantage migratoire qui a mené à l’instrumentalisation d’une dizaine de milliers de migrants qui se retrouvent actuellement bloqués dans des conditions déplorables à la frontière gréco-turque.

Face à cette situation de crise, la solution n’est pas de dresser les frontières pour “protéger l’Europe” mais bien de se diriger vers des solutions basées sur les valeurs fondamentales de solidarité et de respect des droits de l’Homme de celles-ci.

Priorité à la protection des êtres humains

Face à cette urgence humanitaire, la première étape est d’accueillir les réfugiés, en faisant de leurs droits fondamentaux une priorité. Cet accueil doit être réalisé de manière organisée et solidaire entre les États membres et il doit apporter une réponse à leurs besoins primaires.

Il devrait refléter les valeurs sur lesquelles l’UE a été fondée. Selon l’article 2 du Traité de Lisbonne « l’Union européenne est fondée sur les valeurs de respect de la dignité humaine, de liberté, de démocratie, d’égalité et de l’État de droit, ainsi que le respect des droits de l’homme. »

C’est la raison pour laquelle je soutiens l’appel du Conseil à ce que les droits humains soient au cœur du futur pacte entre l’Union Européenne et la Turquie.

Respect des lois internationales

Ensuite, aucun pays ne devrait être exempté du respect des normes internationales et cette crise devrait être gérée dans le respect de celles-ci. La Convention de Genève de 1951, par exemple, impose plusieurs obligations à l’égard des États signataires, comme le droit inaliénable de tout être humain de demander l’asile. De plus, elle prévoit un principe international de non-refoulement, qui ne peut être suspendu.

En outre, le sauvetage des vies en mer est aussi une obligation internationale selon l’article 98 de la convention du droit de la mer des Nations Unies; il impose de porter secours à toute personne en détresse en mer.

La lutte contre les flux illicites

L’Europe sera toujours confrontée aux flux migratoires car nous ne pouvons empêcher des populations de fuir une situation dangereuse ou un pays en crise. Bien souvent, les itinéraires empruntés par les migrants pour fuir sont périlleux. Il est important de lutter contre les flux illicites en mettant en place des itinéraires sûrs et licites aux migrants, réfugiés et demandeurs d’asile.

Réformer le règlement de Dublin

Ce règlement laisse en quelques sorte la majorité de la responsabilité migratoire aux pays en première ligne tels que la Grèce, l’Italie, la Bulgarie, l’Espagne et Malte. En conséquence, ce règlement va à l’encontre de la solution européenne solidaire que nous devrions prôner.

Il est temps d’arrêter de jouer le jeu des nationalistes et des populistes visant à stopper l’immigration et d’aller vers des solutions qui se basent sur les valeurs de solidarité et de respect des droits humains sur lesquelles l’Union Européenne a été fondée. Il y a des solutions, il faut des volontés politiques.