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COP 25 : La COP de la déception

De Greta Thunberg aux experts du GIEC, en passant par les millions de personnes qui ont défilé dans le monde entier, jamais autant de voix ne se sont élevées pour dénoncer l’inaction des politiques face à l’urgence climatique. Pourtant, les représentants des gouvernements du monde entier réunis à Madrid lors de la COP25, rencontre annuelle des négociations internationales sur le climat, ont une fois de plus répondu à ces protestations par un silence assourdissant.

Malgré un récent rapport de l’Organisation des Nations Unies précisant que les émissions de CO2 devraient baisser de 7,6% par an, entre 2020 et 2030 pour espérer respecter la limite de +1,5 °C, la COP25 se termine sur un constat d’échec. En effet, aucun pays, notamment les plus polluants comme la Chine et l’Inde, n’a pris d’engagement pour diminuer ses émissions et ainsi respecter l’Accord de Paris, sans oublier la sortie des États-Unis de l’Accord en 2020.

Les leaders européens ont quant à eux enfin trouvé un accord pour approuver l’objectif de neutralité climatique d’ici 2050. Je déplore cependant que la Pologne ait décidé une fois de plus d’ignorer les appels des scientifiques, déclarant qu’elle avait besoin de plus de temps pour atteindre cet objectif.

Les modalités de mise en place d’un marché du carbone à l’échelle mondiale, n’ont pas connu d’avancée majeure non plus. Il y a eu peu d’avancées en terme de financement de l’action climatique et encore une fois les laissés-pour-compte sont les pays du Sud, qui sont le plus souvent exposés aux effets du changement climatique, tout en n’ayant pas les moyens de remplir les objectifs de l’accord par eux-mêmes.

Une lueur d’espoir est venue de la Commission européenne avec la présentation du European Green Deal par Ursula Von Der Leyen. La présidente de la Commission a présenté devant le Parlement européen, une série de mesures ainsi qu’un agenda détaillant les grandes lignes de l’action européenne pour le climat.

Le Green Deal, quelles priorités ?

Le Green Deal se compose de plusieurs grandes priorités, avec tout d’abord l’action climatique proprement dite, avec la proposition de relever l’objectif de réduction d’émission à 50% en 2030 et d’inscrire dans la loi la neutralité climatique en 2050. Ces mesures s‘accompagneront du développement des énergies renouvelables, d’un plan de rénovation des bâtiments, ainsi que l’introduction d’une taxe carbone aux frontières de l’UE.

Parmi les autres priorités du Green Deal figure une stratégie industrielle visant à développer l’économie circulaire et une meilleure gestion des déchets. Une part importante de l’effort européen sera également dédiée à la part d’émission venant des transports. La politique agricole commune (PAC) sera également réformée au travers de la « Farm to Fork » strategy, afin de verdir la PAC et de réduire les risques liés aux pesticides, aux engrais et aux antibiotiques. Enfin les mesures viseront également à stopper la perte de la biodiversité et à atteindre l’objectif zéro-pollution.

Le Parlement européen accueille favorablement cette proposition de Green Deal. Les mesures qui y sont inclues sont ambitieuses et toutes les cases semblent cochées pour répondre à l’ampleur et aux enjeux de la crise climatique. Mais, lorsqu’elles seront négociées, nous devons veiller à ce que ces belles ambitions se traduisent par des mesures concrètes. C’est pourquoi nous devons rester vigilants pour que les mesures du Green Deal bénéficient d’un financement suffisant afin d’assurer un avenir aux générations futures.

Par ailleurs, la réussite de ce Green Deal devra passer par le changement profond des autres politiques européennes. Le changement de sa politique commerciale basée sur toujours plus d’échanges internationaux sans tenir compte de son impact climatique et le changement de sa  Politique Agricole Commune qui est prioritairement orientée  sur le modèle Agri-business. Cette vision est décalage total avec les réalités d’un monde aux ressources limitées.

 

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