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Accord UE-Vietnam : Priorité aux droits humains

Hier, le Conseil a adopté deux accords entre l’Union européenne et le Vietnam, l’un de libre-échange (EVFTA) et l’autre de protection des investissements (IAP). Ces deux traités seront signés le 30 juin à Hanoï.

J’ai cosigné, avec d’autres membres du Parlement européen, une lettre adressée au président du Conseil, Donald Tusk, faisant part de notre préoccupation face à la détérioration grave des droits humains au Vietnam.

Cette lettre demande au Conseil, à la Commission, au SEAE et aux États membres de l’Union européenne d’agir de manière résolue et coordonnée afin de garantir des améliorations concrètes et durables dans le domaine des droits de l’homme au Vietnam, dans la perspective des procédures de signature des accords.

En effet, le Vietnam n’a montré aucun progrès significatif au regard de son médiocre bilan en matière des droits humains au cours des dernières années. La répression s’est même intensifiée depuis 2016, avec notamment une augmentation d’attaques, d’agressions physiques, d’arrestations, de détentions de longue durée sans accès à un avocat et de lourdes peines de prison pour des militants pacifistes, d’application très sévère du Code de procédure pénale et l’adoption d’une loi problématique en matière de cybersécurité. Tout cela s’est passé malgré les nombreux appels de la communauté internationale pour inverser cette tendance répressive.

Notons aussi que cette détérioration a commencé juste après la conclusion politique des négociations EVFTA/IAP et parallèlement à la ratification de l’accord de partenariat et de coopération (APC) avec l’UE.

Nous pensons que l’Union européenne doit faire tout ce qui est en son pouvoir pour garantir  des améliorations tangibles des droits humains au Vietnam avant de signer et de ratifier l’accord EVFTA / IPA. Il doit y avoir des signaux forts et concrets indiquant que le gouvernement vietnamien a pris un engagement sincère pour revenir sur sa campagne abusive contre les droits humains de son peuple.

Pour ce faire, le Vietnam doit :

→  Libérer et réhabiliter complètement tous les prisonniers politiques, en commençant par une mesure de renforcement de la confiance immédiate, en libérant les personnes ayant des problèmes de santé signalés afin qu’elles puissent se faire soigner.

→  S’engager publiquement à abolir ou à réviser les articles abusifs du code de procédure pénale et la loi sur la cybersécurité, et à collaborer avec les organes de l’UE et des Nations unies pour un code pénal en conformité avec les obligations du Vietnam en vertu du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, et fixant un calendrier précis pour le faire.

→  Prendre des mesures concrètes pour reconnaître les syndicats indépendants et annoncer publiquement une feuille de route claire et assortie de délais pour la ratification des conventions fondamentales restantes de l’OIT, amender les lois du travail et les rendre conformes aux conventions fondamentales de l’OIT, et s’engager à coopérer.

 

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